HEIA-FR

Dans un monde où l'accélération et la croissance constante sont mises en crise, le rôle de l'architecte est fragilisé. Celui-ci est obligé de repenser sa façon d'exercer son métier et de contribuer à la fabrique de notre société. L'ardoise, un matériau de construction historique, disponible dans les alpes suisses mais aujourd'hui dans l'oubli est l'objet d'études du travail de Master. Celui-ci est découpé en trois phases dont la première Révélation met en valeur le contexte paysager et éomorphologique, les conditions d'exploitation et de transformation de la matière ainsi que ces caractéristiques naturelles. En se plaçant en tant qu’architecte-artisan, l’auteur du projet se met dans une position d'écoute et de découverte face à la matière et à son potentiel de transformation. Le processus de projet est ouvert et expérimental. Un dispositif d'exposition raconte les différentes explorations et met en valeur les multiples facettes et la grande richesse du travail à travers des échantillons, des photographies, des dessins, des protocoles d'expérimentation et des prototypes. Des relations visuelles croisées permettent aux visiteurs de saisir la profondeur du travail, de tisser des liens entre les différentes parties et de se constituer ainsi un imaginaire propre à ce matériau.

Le projet s’inscrit dans le centre haussmannien de Paris, qui, par son histoire, a su démontrer sa capacité à absorber les grandes mutations démographiques. Le site se compose d’un ensemble d’immeubles haussmanniens au centre duquel un garage des années 1960 offre une typologie unique et devient ainsi à l’origine d’une hybridation à amplifier. Un environnement domestique inclusive et « dénormée » est proposé, qui s’étend à la fois dans les appartements haussmanniens et sur les plateaux de l’ancien garage. « Cellule », « Cluster » ou « Plateau », offrent des espaces aux rythmes de tous, en réponse à des temporalités différentes. Au sein des immeubles haussmanniens, les clusters visent à expérimenter des interactions augmentées, gravitant autour d'usages fondamentaux largement partagés. La maison est revendiquée ouverte et les différentes durées d’occupation, ainsi que la forte densité générée, trouvent place dans une matrice d’espaces à envahir. La densité haussmannienne et l’immatérialisme du plateau sont amplifiés et déforment les codes domestiques au profit d’espaces et d’objets qui deviennent les nouveaux lieux publics du logement générant des situations inattendues et des dispositifs novateurs. La mutation de nos contextes et les mouvements démographiques qui l’accompagnent, deviennent une des clés à la conception de nouvelles manières d’habiter. Le projet considère l’architecture de la « maison » comme un espace de modification des comportements sociétaux.

Le projet aborde le sujet majeur de la transformation du patrimoine de logements sociaux du XXe siècle dans le quartier de Toulouse le Mirail. Construit par les architectes Candilis, Josic et Woods dans les années 1960, ce quartier est emblématique à plusieurs niveaux, tant par l’intérêt architectural et historique du projet, que par l’ampleur d’un processus de démolition qui dure depuis vingt ans. L’auteur du projet part de cette situation et de la démolition prévue de plusieurs immeubles et espaces verts, pour proposer un projet qualitatif et sensible de transformation et de valorisation de l’existant. D’une part, le projet propose la revalorisation de la relation entre les immeubles et les espaces collectifs naturels aujourd’hui, pour redéfinir et réactiver des lieux communs par la reconfiguration de l’espace public et l’activation des rez-de-chaussée en lien avec des programmes présents dans le quartier et les usages définis à la suite des entretiens réalisés avec les habitants. D’autre part, il propose un travail très intéressant de recherche typologique et spatiale, créant une diversité́ de logements et d’espaces collectifs au sein des immeubles. Finalement, le projet propose une approximation très fine au niveau tectonique et de rénovation énergétique, par la revalorisation des qualités expressives et matérielles d’origine dans un dialogue sensible avec des nouveaux éléments. Ce projet démontre que le potentiel de transformation du patrimoine du XXe et du logement pour tous proposé par Candilis, est définitivement à valoriser. 

Étude des dispositifs architecturaux et des manières d’habiter pour une diminution de nos besoins en surface de logement.

Ce Travail de Master traite la question de la responsabilité du secteur du bâtiment dans la crise climatique. Il aborde cette problématique par le questionnement de la taille sans cesse grandissante des logements en Suisse, ainsi que la question de la densification qui passe trop souvent par la tabula rasa et qui érode au fil des démolitions et nouvelles constructions la mémoire de nos villes.

Ce travail de Master dresse un portrait du canton du Valais. Un Valais perçu et vécu à travers le temps, le mouvement, les discours et les espaces. Ce portrait va révéler toute la problématique du phénomène du mitage, traduit ici par la ville grimpante.

Ce mitage auquel l'auteur va donner une réponse à travers un projet qui parcourt le territoire de bas en haut. Un parcours qui remet en jeu le paysage par le biais d’un ancien tracé. Un tracé qui reconnecte les strates paysagères entre elles pour former un tout. Un tout indissociable qui concilie paysage et bâti, tradition et modernité.

Dans la périphérie de Neuchâtel, des halles commerciales doivent être réaffectées. Le contexte, une zone industrielle anonyme bordant l’autoroute, est particulièrement compliqué. L’auteur propose d’ajouter de nouveaux éléments au complexe existant et d’y loger des appartements ainsi que des bureaux. L’idée de faire passer une piste cyclable comme axe de mobilité douce à travers les grands volumes des halles est intéressante.

Le projet englobe différents aspects et échelles : urbanistiques, programmatiques et constructifs, jusqu’aux détails. La situation a été analysée de manière exhaustive, les niveaux ont été soigneusement pensés et représentés. Le langage des interventions s’appuie sur le vocabulaire architectural sobre et fonctionnel de l’existant.

L’auteur convainc par le traitement d’un sujet aussi complexe que pertinent dans un projet de transformation exigeant par son ampleur.