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La Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA) a décerné pour la quatrième année consécutive le Prix Master Architecture. Trois prix et cinq mentions ont été remis aux huit meilleurs travaux de master du pays, ce mercredi 22 octobre à l’Accademia di architettura de Mendrisio.
Le mystère est enfin levé ! C’est devant un public captivé qu’a été décerné pour la quatrième fois le Prix Master Architecture de la SIA. On connaissait déjà depuis deux semaines les huit travaux de master présélectionnés par le jury indépendant parmi les 31 nominés. Il restait à savoir lesquels recevraient les trois prix et les cinq mentions. Chaque prix est doté de 3000 francs et chaque mention de 1000 francs.
Deux prix pour l’ETH Zurich et le troisième pour l’USI
Pour cette quatrième édition du Prix Master Architecture de la SIA, la totalité des prix et des mentions est allée pour la première fois aux trois hautes écoles universitaires suisses, à savoir l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), l’École Polytechnique Fédérale de Zurich (ETH) et l’Università della Svizzera italiana (USI).
Un prix a été décerné à Markus Nyfeler et à son projet « Rohstoff-Lager », qu’il a mené sous la direction de Roger Boltshauser, BUK (Mettler & Studer) à l’ETH. Son travail propose une reconversion de la zone portuaire du Westquai à Bâle. Le jury a salué la cohérence, l’attractivité et la clarté visuelle du projet à tout point de vue. Il l’a jugé riche d’enseignements concernant la gestion du patrimoine bâti, la construction, la matérialité, la statique, et même l’aménagement des espaces libres. L’auteur a réussi à traduire le concept du projet et l’esprit qui le sous-tend avec pertinence et précision, produisant un travail cohérent et exemplaire.
Le travail de Maria Giulia Folonari, intitulé « Subsoil. The invisible becomes generative », a également remporté un prix. Ce projet, mené à l’USI sous la tutelle de Frédéric Bonnet, porte sur des sols contaminés entre deux communes portugaises. Alors que les mesures d’assainissement des sols n’ont produit aucun effet depuis 15 ans, M. G. Folonari propose une approche ascendante faisant appel à la population locale. « Cette proposition surprend par sa discrétion et son pragmatisme, mais n’en revêt pas moins une dimension politique manifeste », a souligné le jury. La régénération à long terme et l’intégration de la population permettent non seulement de redonner vie à la terre, mais aussi de faire obstacle à la spéculation foncière.
Le troisième prix est décerné à Samuel Giblin & Paula Kiener pour leur travail « Zum Beispiel Tartar », sous la direction d’Elli Mosayebi et de Tino Schlinzig, ETH. La commune de Tartar, dans la vallée du Rhin postérieur, compte 17 granges abandonnées. Ces bâtiments remontent à une époque où le village fonctionnait comme une communauté, avec des espaces conçus pour favoriser l’échange. Or, tous ces lieux, auberges, boutiques, bureaux de poste, ont disparu. Aussi S. Giblin et P. Kiener proposent-ils de réhabiliter une grange désaffectée dans le centre du village pour en faire une maison communale. Ce travail séduit par le soin apporté à la planification architecturale. Au-delà du caractère actuel et pertinent du sujet, le jury a surtout été frappé par la profondeur de l’analyse préalable au projet. Pour cela, S. Giblin et P. Kiener n’ont pas hésité à se rendre dans le village, à interroger les habitants et à organiser une fête estivale.
Les cinq mentions ont récompensé : Zoe Struzina pour son travail « Zur Nuss-Oele » (ETH), Marie Bourdon et Juliette Lafrasse pour « De 5 à 6. Transformation de hangars commerciaux en maison collective » (EPFL), Elena Lina-Sabrina Gisela Starke pour « Linha do Sal. The line of salt culture in the 21st century » (USI), Shriya Chaudhry et Martin Kohlberger pour « Illegally Unclogging a Pipe » (ETH) ainsi que Léa Guillotin pour « Re-fabriquer Sévelin : l’image de l’industrie au centre-ville » (EPFL). Toutes les informations sur les huit projets primés se trouvent dans le rapport du jury (pour l’heure uniquement en allemand).
Une passerelle entre formation universitaire et pratique professionnelle
Avec le Prix Master Architecture, la SIA met un coup de projecteur sur la diversité de l’enseignement dans les hautes écoles suisses. Ces établissements forment aujourd’hui les architectes de demain, qui travailleront en Suisse et dans le monde entier. Le Prix Master permet par ailleurs à la Société de renforcer les relations entre les établissements de formation et les métiers de la planification, aidant ainsi les architectes à faire leur entrée dans le monde professionnel.